De nombreuses personnes atteintes de cette maladie comptent sur l’alimentation et l’exercice comme mesures préventives, ainsi que sur des analgésiques puissants et des médicaments contre les nausées lorsque la situation s’aggrave. Cependant, certains patients préfèrent éviter les médicaments conventionnels car ils font peu pour soulager les symptômes de la migraine sévère et réfractaire.
Pour cette raison, certaines personnes ont recours au tabagisme, aux cigarettes électroniques et à la consommation d’aliments infusés au cannabis pour calmer leur esprit. De nombreux rapports de terrain confirment cette idée, et des recherches en cours étudient si et comment les plantes peuvent aider. Les herbes peuvent-elles aider à lutter contre les migraines ?
Qu’est-ce qu’une migraine
Une migraine est définie comme un élancement récurrent ou un mal de tête qui affecte généralement un côté de la tête. Ce ne sont pas des maux de tête ordinaires. Les migraines ont tendance à être beaucoup plus graves et débilitantes. Cette neuropathie est également la céphalée la plus courante, affectant environ 10 % de la population chaque année.
Malheureusement, seulement un tiers des patients reçoivent un traitement adéquat et la plupart sont mal desservis par le système de santé.[2]
Symptômes de la migraine
Les migraines sont divisées en deux catégories : celles avec aura et celles sans aura. Une aura de migraine est principalement un symptôme visuel qui survient avant une crise, bien qu’elle puisse également survenir pendant une crise. Il se présente souvent sous la forme de taches de couleur, d’une vision tunnel ou marbrée et de zigzags. Cependant, l’aura peut également se manifester par des symptômes tels que faiblesse, confusion, picotements et troubles de l’élocution.
Indépendamment de la présence ou non d’auras, les migraines ont en commun les principaux symptômes suivants :
Céphalées pouvant durer 4–72 heures Douleur pulsatile ou lancinante Douleur d’un seul côté de la tête Nausées et vomissements
Sensibilité à la lumière et au son Bâillements Irritabilité Raideur des épaules et du cou.
Qu’est-ce qui cause les migraines ?
La cause exacte des migraines reste inconnue, mais les chercheurs ont élaboré plusieurs théories au fil des ans dans l’espoir de découvrir les racines de cette pathologie. Voici quelques-unes des plus importantes :
La théorie vasculaire :
jusqu’au milieu du 20ᵉ siècle, cette théorie postulait que les migraines se déclenchaient lorsque les artères carotides (principaux vaisseaux sanguins du cou) s’engorgent.
La théorie neurovasculaire :
cette théorie met l’accent sur les origines neurologiques de la migraine suggérant que les changements vasculaires ne sont que secondaires aux événements qui se produisent dans le système nerveux central.
La théorie des neurotransmetteurs :
certaines recherches montrent que les patients migraineux produisent souvent de faibles niveaux de sérotonine ; les médicaments qui réduisent les niveaux de ce neurotransmetteur augmentent le nombre de crises migraineuses.
La théorie du tronc cérébral :
cette théorie suggère que la région de la matière grise périaqueducale du tronc cérébral pourrait générer des crises de migraine.
La théorie biopsychosociale :
certains chercheurs mettent en avant les éléments psychologiques de la migraine, notamment les influences du stress, de la catastrophisation de la douleur et même de la personnalité.[7]
Si on met de côté les causes profondes, de nombreux facteurs peuvent déclencher une crise de migraine, notamment :
Stress émotionnel Sauter des repas Caféine Changements hormonaux chez les femmes
Sensibilité aux conservateurs alimentaires Changements dans les conditions météorologiques Bruit fort
Le lien entre migraines et marijuana
Alors d’où vient exactement la marijuana dans le jeu ? Pourquoi une petite herbe qui pousse au sol aurait-elle un effet aussi positif sur les migraines destructrices ? Pour répondre à cette question, nous devons considérer le système endocannabinoïde, ci-après appelé ECS.
Tout comme nous avons des systèmes digestif, nerveux, immunitaire et musculo-squelettique, nos corps ont ECS. Tous ces systèmes physiologiques remplissent des fonctions uniques :
le système immunitaire nous protège des agents pathogènes et le système digestif nous aide à assimiler les nutriments. Et la SEC ? Ce réseau de tout le corps travaille à maintenir l’équilibre des autres systèmes. Il maintient l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre biologique qui fait que tout fonctionne correctement. Ni trop rapide ni trop lent.
L’ECS se compose de récepteurs, de molécules de signalisation (appelées endocannabinoïdes) et d’enzymes métaboliques qui synthétisent et décomposent les endocannabinoïdes. Une variété de types de cellules produisent des endocannabinoïdes à la demande. Ces lipides se lient ensuite aux récepteurs du système endocannabinoïde pour induire les changements souhaités dans la cellule cible. De nombreux récepteurs différents composent le système endocannabinoïde, mais les récepteurs cannabinoïdes 1 (CB1) et 2 (CB2) sont les principaux.
C’est là que les choses deviennent intéressantes. La plante de cannabis produit des molécules structurellement similaires à nos hormones biologiques appelées phytocannabinoïdes. Ces produits chimiques sont si similaires aux nôtres qu’ils peuvent se lier aux récepteurs du système endocannabinoïde et modifier l’activité enzymatique – nous pouvons essentiellement pirater le système endocannabinoïde en utilisant des phytocannabinoïdes.
Le lien entre les migraines et la marijuana
Étant donné que l’ECS supervise d’autres systèmes, il n’est pas surprenant que les niveaux d’hormones soient impliqués dans les crises de migraine. En effet, des chercheurs ont découvert un lien entre la dérégulation du système endocannabinoïde et les migraines. Les cellules commencent à produire l’hormone anandamide en réponse à l’inflammation, car il s’agit d’une molécule qui se lie aux récepteurs CB1 et CB2. Des observations cliniques ont identifié des niveaux réduits d’anandamide dans des échantillons de liquide céphalo-rachidien et de plasma prélevés sur des patients migraineux.
Ainsi, ces résultats placent la migraine avec des comorbidités telles que la fibromyalgie et le syndrome du côlon irritable. On pense que des niveaux inférieurs d’endocannabinoïdes circulants, ou «faibles tonalités d’endocannabinoïdes», sont capables de provoquer une dérégulation du SEC connue sous le nom de déficience hormonale clinique. Les chercheurs étudient actuellement si les phytocannabinoïdes sont un substitut valable pour remplir le rôle de leurs homologues endogènes.
Que dit la recherche sur la marijuana et les migraines ?
Ces théories semblent prometteuses, mais le cannabis aide-t-il dans les crises de migraine réelles ? Beaucoup de gens vous diront que fumer une cigarette ou tremper un bol soulagera la douleur aiguë et les nausées. Bien qu’encourageants, les témoignages n’offrent pas une vision précise de la réalité. Des études scientifiques répétées et rigoureuses ont donné la réponse à l’efficacité de cette herbe. Malheureusement, les essais contrôlés chez l’homme n’existent pas encore.
Cannabis médical pour les migraines
Le cannabis médical peut-il soulager les migraines ? Cela dépend de ce que vous entendez par marijuana médicale. Ces fleurs résineuses sont banales à l’œil nu, mais elles contiennent des centaines de composés phytochimiques, dont des cannabinoïdes, des terpènes et des flavonoïdes ; Tous ces ingrédients ont un effet unique sur le corps humain.
Il existe des milliers de cultivars disponibles et chacun a un ratio différent de ces produits chimiques. Comme vous pouvez l’imaginer, il est difficile de quantifier exactement ce qui se passe au niveau cellulaire. Cependant, la plupart des recherches actuelles se sont concentrées sur les souches de marijuana médicale à haute teneur en THC pour les crises de migraine.
Une étude de 2019 à l’Université de l’État de Washington a recueilli des données anecdotiques auprès de plus de 1 300 patients migraineux qui ont consommé du cannabis pour traiter leur état. Un nombre impressionnant de 49,6% ont déclaré que l’herbe avait aidé à réduire la gravité des crises.
Une étude de 2021 a également recueilli des données anecdotiques à l’aide d’un sondage en ligne. Ils ont reçu des réponses de 589 consommateurs adultes de cannabis vivant dans des États où ils ont des droits sur la marijuana à des fins médicales. Plus de 70 participants ont approuvé l’usage du cannabis pour limiter leurs crises de migraine. Cependant, les chercheurs ont conclu que « de futures études sont nécessaires pour déterminer les formes, les effets et les dosages les plus efficaces du cannabis pour le traitement de la migraine ».
Un essai humain intitulé « Efficacy of Inhaled Cannabis in the Treatment of Acute Migraines » devrait être publié en décembre 2021. L’essai de deuxième phase utilisait de la marijuana médicale riche en THC et CBD pour le traitement de la migraine et soutiendrait les études anecdotiques existantes. Les données.
Physiologiquement, le THC imite l’anandamide au niveau du récepteur CB1, mais dans une plus grande mesure. Dans les cas cliniques de carence en endocannabinoïde, le cannabinoïde psychotrope pourrait théoriquement remplacer l’anandamide et remplir temporairement sa fonction.
Cannabis médical pour les migraines
Dronabinol et migraines
En tant que version synthétique du THC, le dronabinol a été approuvé en 1985 par la Food and Drug Administration (FDA) pour le traitement des nausées et vomissements induits par la chimiothérapie. Des recherches en cours déterminent l’efficacité de ce médicament dans le traitement des migraines chroniques et des céphalées en grappe insolubles.
Le dronabinol se lie aux sites récepteurs de type THC. Cependant, les patients ne peuvent accéder au médicament que sous forme de capsule. Ce mode d’administration transforme la molécule en le redoutable 11-hydroxy-THC dans le foie et cela entraîne un effet intoxicant que certains patients trouvent désagréable. La FDA n’a pas encore approuvé le dronabinol pour traiter les migraines. De plus, la notice du médicament mentionne également les maux de tête comme effet secondaire du médicament.
Le cannabis peut-il provoquer des migraines ?
Même si la marijuana fonctionne pour une personne souffrant de migraines, les crises peuvent revenir en force. Certains patients souffrent d’un nouveau type de maux de tête ou d’une version beaucoup plus grave de la maladie d’origine lorsqu’ils consomment trop souvent du cannabis. Connu sous le nom de céphalée par surdose de drogue, ce phénomène peut se produire avec un certain nombre de médicaments différents.
Cependant, la recherche est encore précoce et peu claire sur le cas du cannabis. Une étude préliminaire menée à la Stanford University School of Medicine a révélé que les patients souffrant de migraines chroniques qui consommaient du cannabis étaient environ six fois plus susceptibles d’avoir un mal de tête lié à l’abus de drogues que ceux qui n’en consommaient pas. Cependant, les chercheurs ne sont toujours pas certains du lien entre ces deux facteurs et de savoir si les patients consomment simplement du cannabis pour traiter des maux de tête récurrents ou si l’herbe leur cause directement un problème ou non.
Quand et comment utiliser la marijuana pour les migraines
Il existe de nombreuses options à considérer lors de l’utilisation du cannabis pour les crises de migraine. La plupart des recherches se concentrent sur le cannabis inhalé, mais certaines personnes préfèrent manger de la bonne marijuana.
Fumer :
Fumer de l’herbe permet aux cannabinoïdes de passer presque directement dans la circulation sanguine à travers les alvéoles des poumons. Cette voie d’administration produit un effet presque immédiat. Mais fumer a des inconvénients évidents, surtout si le tabac est utilisé avec de l’herbe pour rouler l’accolade. En plus de nuire à la santé pulmonaire, le tabagisme peut causer des maux de tête chez certaines personnes.
Vaporisation :
La vaporisation fournit également une dose rapide de cannabinoïde, bien que cette méthode utilise une température plus basse que la fumée. Au lieu de brûler des fleurs, les vaporisateurs utilisent le chauffage par conduction ou convection pour vaporiser les cannabinoïdes et les terpènes, qui produisent moins de goudron et de produits chimiques nocifs. Les études qui ont exploré le vapotage pour les migraines n’ont également trouvé aucun lien entre la voie d’administration et les maux de tête liés à l’abus de drogues.
Cosmétique :
Les cosmétique offre une voie d’administration différente de celle du cannabis inhalé. Prendre une infusion pousse le THC à travers l’estomac et le foie, convertissant la molécule en 11-hydroxy-THC. Alors que certains utilisateurs sont moins enthousiasmés par l’effet de l’expérience, d’autres sont plus intéressés par les effets psychédéliques limites. Cette option peut fonctionner pour certains utilisateurs, mais il est préférable de la réserver pour les soirées loin du travail et d’autres responsabilités.
